Encore une fois l'île d'Ouessant a tenu ses promesses ! Belle météo, des observations furtives et de superbes rencontres avec des espèces venues de loin ! Récit d'une semaine d'observation du 16 au 23 octobre 2010.
Nous commencerons bien la semaine par l'observation d'un passereau nord-américain : le Viréo à oeil rouge (Vireo oleaceus). A défaut de photo, voici une petite description :
Le Vireo à œil rouge est vert olive dessus et jaune pale-blanc dessous. Il a un sourcil blanchâtre et une calotte grise distincte. Le juvénile a l’iris brun ambré, et cette couleur persiste jusqu’au printemps suivant. Le Vireo à œil rouge a un bec puissant, une queue relativement courte et des pattes solides. L’oiseau se déplace dans le feuillage dense à la rechercher d'insectes, il apparaît de temps à autre en lisière puis disparaît à nouveau.
Des paysages qui nous transportent au bout du monde (mais je crois qu'en fait c'est déjà le "Bout du monde").
Le véhicule indispensable pour se déplacer : le vélo, sert aussi de perchoir au Traquet motteux (Oenanthe oenanthe) !
Un petit PGS (Phylloscopus inornatus) pour donner le ton !!! Bah oui l'oiseau mythique de l'île, ce passereau parcourt des milliers de kilomètres avant d'atterir sur ce bout de cailloux. Souvent repéré à son cri si caractéristique : TSII - HUIT sifflé rappelant le cri de la mésange noire. C'est un hyper actif et il n'aime pas la concurrence, il poursuit les autres pouillots présents dans le même buisson que lui !
Quelques passereaux dans les laisses de mer comme ce Pipit farlouse (Anthus pratensis).
Sur la côte, le Goéland marin (Larus marinus) est le maître des lieux, toujours à l'affût du moindre morceau de nourriture rejeté par la mer !
Lors du séjour le vent de nord a apporté une bonne diversité d'oiseaux venus du froid : Oie à bec court (Anser brachyrhynchus), Cygne chanteur (Cygnus cygnus), Bernache nonnette (Branta leucopsis), Mergule nain (Alle alle),...
Les Oies à bec court ont séjourné quelques minutes au marais du Créac'h, puis elles ont fait le tour de l'île jusqu'au soir où elles ont rejoint les Cygnes chanteurs au réservoir amont pour passer la nuit.
Le Troglodyte mignon se faufile partout en quête d'insectes, il est assez curieux et se poste sur un point dégagé pour observer les ornithos.
La météo fut clémente et la mer ne s'est pas agitée souvent, un vrai été indien avec des lumières qui n'existent qu'ici...
Du côté de Kadoran, Fred a trouvé un passereau assez courant à cette époque de l'année, arrivé de l'est, il se laissera observer à plusieurs reprises dans une haie de troëne dans le jardin de la maison abandonnée :
Ce petit passereau a joué à cache cache avant de se laisser observer, le Gobemouche nain (Ficedula parva). Il est très rapide et on le détecte grâce à son cri typique (de petits tek tek secs).
Observation furtive d'un merle leucique qui en a surpris plus d'un dans le marais du Créac'h !!!
Les passereaux nordiques sont également de la partie, plusieurs groupes de Bruants des neiges (Plectrophenax nivalis) sont signalés au quatre coins de l'île (un maximum de 18 ensemble).
Dérangés, ils décollent en troupe et se posent quelques mètres plus loin dans la végétation rase, se faufilant en sautillant parmi la callune et autres graminées. Il sont peu farouches et peuvent s'approcher jusqu'à un mètre !!!
Les Bruants lapons (Calcarius lapponicus) sont plus farouches et restent cachés dans les herbes hautes, un groupe de plus de 60 individus sera noté en début de semaine.
Au petit matin, les cocheurs se font rares (sans doute un peu fatigués de la coche fêtée la veille...), l'île semble déserte et l'ambiance lumineuse est surprenante. Le jaune des lichens de l'église de Lampaul contraste avec le granit à l'aube.
Sur les pelouses rases, quelques migrateurs font des haltes plus ou moins courtes, comme le Tarin des aulnes (Carduelis spinus) ou encore le Traquet motteux longeant la côte faisant des allers-retours entre les rochers et les secteurs à végétation rase.
Le meilleur moment sera le vendredi en milieu d'après-midi où un oiseau rare sera découvert à Pount salaun, chacun étant réparti sur l'île (surtout Olivier à Porz doun) le coup de pédales fut sportif !!! Et oui une légende ornithologique venait d'être découverte : le Robin à flancs roux (Tarsiger cyanurus), moins de dix données homologuées en France. Arrivés sur le site, il a fallu s'armer de patience, des dizaines de paires d'yeux s'affairer à fouiller le moindre coin de végétation, 20 min plus tard un cri retentit "je l'ai", nous voilà parti à travers les brousailles pour descendre en contre bas de la saulaie. Premier coup de jumelles, une queue de couleur bleu fit une brève apparition, puis rien. Il faudra attendre encore un quart d'heure, pour l'apercevoir un peu mieux en lisière, ça y est première observation de la bête ! La meilleure obs reste celle du lendemain matin où le Robin a bien voulu se montrer à des ornithos ébahis. Malheureusement, il fallait déjà repartir pour la civilisation...
De gauche à droite : Nico, Tony, Olivier, Adeline et Fred sans oublier Marek le photographe
Spécial dédicace à Chaussette qui aura fait le tour de l'île en 7 jours !!!