Cette année, j'ai eu la chance de pouvoir m'échapper une semaine en mai dans les Hautes-Pyrénées ! Pensant que la période était assez bonne pour observer le plus grand des représentants des Tetraonidae. A cette période de l'année, la végétation redémarre doucement à 1 800 m, contrairement à la plaine où l'ensemble de la flore est déjà bien avancée.
Côté flore une belle gentiane, que je ne connaissais pas, était en fleur sur les abords du sentier. Il s'agit de la Gentiane de l'Ecluse (Gentiana clusii). La fleur mesure plus de 5 cm, impressionnant !
Différentes randonnées à partir de Pont d'Espagne nous emmènent dans des secteurs magnifiques (en essayant de quitter les autoroutes à touristes qui mènent au Lac de Gaube !). Voici un petit coin de paradis, en quittant le gros sentier amenant au lac, on descend vers une zone marécageuse sur les rives du Lac des Huats, l'eau y est d'un bleu turquoise !
En allant au Refuge Wallon (le plus grand refuge de toute la chaîne pyrénéenne), je profite des paysages en décollant à 5h30 du matin ! Pas un chat sur les sentiers et une nature qui s'offre à moi au lever du jour... le pied quoi !
Bon, il est temps de rentrer dans le vif de cet article ! Le Grand Coq de bruyère, c'est lui dont on va parler, le mythe de nos montagnes encore préservées.
Je ne partais pas gagnant concernant l'observation de cette espèce (un gars de la plaine qui vient une fois tous les cinq en montagne...). J'ai eu un petit coup de pouce de Fabrice qui a surpris un individu de Grand Tétras lors d'une randonnée 4 jours plus tôt. Je tente ma chance sur ce parcours, j'arrive sur le lieu qu'il m'avait indiqué mais rien (20 minutes d'attente et d'affût, je ne le sentais pas...). Je décide de poursuivre la montée, objectif le Refuge Wallon à 1865 mètres d'altitude (je ne me serai pas levé pour rien !).
Après une ascension rapide en traversant de somptueux paysages, j'aperçois enfin le toit du refuge, sur sa façade des passereaux semblent se nourrir des joints entre les pierres du mur.
Un couple de randonneurs prend un petit déjeuner sur la terrasse du refuge, je m'approche pensant faire de même et là je m'arrête net ! A 50 mètres de moi se trouve le mythique Grand Tétras !
Je m'approche pensant que l'oiseau s’envolerait, mais au contraire c'est lui qui vient vers moi. L'oiseau est impressionnant par sa corpulence !
Il s'agit en fait d'un coq "mou" (comportement où l'instinct de survie n'est plus présent, il est comme apprivoisé), en observant de près son plumage on aperçoit un liseré blanc au bout des rectrices, c'est donc un individu né en 2014 (merci à Emmanuel Ménoni,Chargé de recherche - Equipe "Galliformes de montagne"CNERA faune de montagne, pour ces précisions).
La quête atteinte, je rentre tranquillement avec le sourire du naturaliste qui a eu un gros coup de chance !
Olivier Vannucci.