Suite et fin du périple dans les Cévennes, avec l'article le plus méridional !
Au mois d'août, la végétation herbacée est un peu grillée. Seuls les Oursins de Provence (Echinops ritro) teintent les pelouses par leur bleu profond ! Mais en se rapprochant du sol, on a la surprise de voir une multitude d'insectes aussi surprenant que colorés.
Ce papillon par exemple "flashe" par son orangé vif, il s'agit de la Mélitée orangée (Melitaea didyma). Ici un mâle voletant au ras de la pelouse sèche.
Une bête étrange s'envole d'un bouquet de lavande, on dirait une libellule par son vole et sa taille. Mais en fait c'est le Fourmilion géant (Palpares libelluloides) avec ses ailes marbrées et son abdomen jaune et noir. C'est le plus grand des Névroptères européens, ses ailes dépassent 5 cm de longueur. Son vol n'est pas très sûr, il parcourt de faibles distances puis se sert de son camouflage pour disparaître.
Un autre lépidoptère, le Chevron blanc (Hipparchia fidia) vit dans la garrigue basse et les pelouses sèches caillouteuses, souvent à proximité des zones pâturées par les ovins. Cette espèce est présente à l'heure actuelle uniquement sur le pourtour méditerranéen.
Son cousin, l'Hermite (Chazara briseis) qui lui est lié exclusivement au pastoralisme ovin, a subi un déclin impressionnant en France. Les chenilles pour la plupart se développent sur la fétuque ovine (Festuca ovina) et on ne rencontre les imagos que sur les parties pâturées par les moutons !!!
Le Cromlech de Peyrarines est accessible de la route, ce site est remarquable pour la botanique et l'entomologie. Les Circaètes ne sont jamais loin et les Pie-grièches à tête rousse fréquentent également le site !
Une plante qui par son apparence ressemble à une sauge, il s'agit de l'Herbe au vent (Phlomis herba-venti). Les feuilles de cette plante servaient à la fabrication de mèches pour les bougies.
En arrivant au cirque de Navacelles, ce qui surprend, c'est cette brèche géante formant un véritable canyon dans ce plateau calcaire. Au fond coule la Vis, une rivière qui disparaît puis réapparaît dans la vallée après avoir parcouru plusieurs kilomètres sous terre !
La Vis a formé un méandre, qui aujourd'hui n'est plus alimenté suite à un effondrement (en bas au centre de la photo). L'ancien lit se distingue par les prairies verdoyantes encerclant une petite colline. Le village de Navacelles est coupé en deux parties. Une fois que l'on quitte la rivière, on retrouve la garrigue qui s'étend à perte de vue.
De nombreuses Couleuvres vipérines (Natrix maura) se faufilent dans les ruisseaux et autres petits canaux d'irrigation. On peut les observer de nuit enroulée sous l'eau guettant les petits poissons et autres têtards.
La Vallée de la Vis renferme plein de mystères et de curiosités ! Pendant plus de 12 kilomètres son lit est sec car il poursuit sa route dans le karst pour réapparaître au Moulin de la Foux. Ici la nature explose, entre le vacarme de la résurgence et la présence de nombreux touristes, le Cingle plongeur se laisse observer facilement ainsi que de nombreuses autres bestioles.
Sur les branches d'un aulne, une grosse chenille vert-fluo avec de petits points bleus et de grandes soies se déplace lentement à vue, c'est la larve du Grand Paon de nuit (Saturnia pyri).
Un peu plus bas dans au bord de la Vis :
L'Hoplie bleue (Hoplia coerulea) se rencontre sur la végétation de la ripisylve se nourrisant de feuilles.
Une plante originale qui a une odeur de goudron, c'est le Trèfle bitumeux (Bituminaria bituminosa). Elle se rencontre un peu partout du plateau au fond de vallée.
Adeline et Olivier